Je fais du pouce sur cet article de blogue à notre sujet paru dans le 24h.
« Ça n’existe pas des produits zéro déchet » : l'entreprise Bateau Bateau évite le greenwashing en étant transparente
Élizabeth nous avait contacté parce qu’elle trouvait que malgré l’aspect clairement écoresponsable de Bateau bateau, on n’en faisait pas un marketing agressif. Est-ce que c’était parce qu’on avait peur de se faire pointer du doigt, que des gens crient au greenwashing parce qu’on se positionne comme écoresponsable ou durable?
La réponse est non, on n’a pas peur. On trouve juste ça inutile de marteler sur le fait qu’on offre des produits écologiques, parce qu’on sait qu’ils le sont.
QU'EST-CE QUE MON ENTREPRISE FAIT POUR LA PLANÈTE?
Ça me fait toujours rire les formulaires qui nous demandent ça. Euh, ben on propose des produits réutilisables aux gens.. ça me semble plutôt important comme geste déjà! Sinon, on fait des centaines de petites choses au quotidien dans ce sens là, est-ce que je dois vraiment toutes les énumérer?
Parce qu’au-delà des produits, l’équipe de Bateau bateau est elle-même écolo dans l’âme, alors forcément, les décisions le sont aussi!
DES COMMUNICATIONS QUI VONT AU-DELÀ L'ASPECT ENVIRONNEMENTAL
Par rapport à nos communications et à notre packaging, oui, il arrive qu’on dise que nos produits sont faits de coton biologique, de fibres naturelles et non synthétiques, mais on n’en fait pas une promotion excessive avec une image de forêt sur du papier kraft (d’ailleurs, j’sais pas si vous saviez, mais le papier kraft, la plupart du temps, contient moins de fibres recyclées que du papier blanc!).
En règle générale, on préfère parler de confort, de douceur et de facilité d’utilisation. C’est encore plus important que les faits écolos, parce qu’on sait très bien que les gens ne veulent pas faire de sacrifices quand on leur parle de “faire leur part pour la planète”. Aussi bien leur dire que c’est doux, qu’ils ne feront pas de compromis, que ça ne changera pas grand chose à leurs habitudes et que ce sera vraiment mieux à tous les niveaux pour eux. Pis AU PASSAGE, c’est good pour la planète. Win-Win! Parce que c’est ce que c’est! Alors c’est comme ça qu’on se positionne.
Les marques qui ont besoin de se positionner comme écologiques, ce sont souvent des marques qui ont quelque chose à prouver (ou à cacher). C’est destiné à rassurer le consommateur. Un peu comme H&M, avec ses étiquettes vertes et ses vêtements Fast Fashion bio.. (article d’Élizabeth dans le 24h)
Je vais vous divulgâcher ça : GREENWASHING!
À la fin de l’article, on peut d’ailleur lire ceci :
Les 7 péchés du greenwashing |...| : le compromis caché, l’absence de preuve, l’imprécision, l’étiquette trompeuse, l’impertinence, le moindre mal et le petit mensonge.
Est-ce que l’entreprise qui propose des produits écoresponsables est vraiment transparente et conséquente dans ses actions? Elle est là, selon nous, la clé pour éviter le greenwashing.
COMMENT RECONNAÎTRE LE GREENWASHING?
1. VOIR LA TRANSPARENCE DE L'ENTREPRISE
L’absence de preuves et les imprécisions.. ça fait toujours semer le doute.
La FAQ est un bon point de départ.
Sinon, on peut poser des questions à l'entreprise directement et voir ce qu'ils répondent.
D'ailleurs, si un client nous demande où sont fabriqués nos produits, j’aime pas répondre simplement “au Québec”. J’aime être ultra-précise :
Le tissu des mouchoirs blancs et noirs est fait en Chine, puis coupé à Montréal et les mouchoirs sont ensuite entrelacés à la main par un OBNL local avant d’être mis dans nos ensembles. On peut dire que la fabrication finale est faite au Québec.
Tandis que le tissu de nos mouchoirs crème et de nos rouleaux de papier de toilette lavables sont des produits du Québec. Nos ensembles eux, sont coupés, cousus, assemblés à Montréal et Laval mais les tissus viennent d'ailleurs. Notre packaging est imprimé ici. :)
Même chose quand on questionne la durabilité de nos produits :
On les teste depuis 2017 seulement. Ils se sont déformés un peu avec le temps mais ils sont toujours beaux, doux et le plus important : fonctionnels! On ne les a pas testés sur 50 ans, mais on pense que ça peut en durer au moins 25 parce qu’ils ne vivent pas d’aussi gros stress qu’un vêtement qui est porté. Faudrait s’en rejaser dans 20 ans, voir où ça en est!
Paraît que toute vérité n’est pas bonne à dire, mais honnêtement, j’ai rien à cacher… alors je préfère être transparente si on nous pose la question.
Comme on peut le lire dans l’article du 24h, je dis : « Je ne comprends pas qu'il y a des entreprises qui sont capables de faire des beaux graphiques pour comparer le jetable et le réutilisable. Ils n'ont pas les chiffres par rapport à leur impact à eux, par rapport à où ils prennent leurs produits, où ils se fournissent ».
En fait, il y a des choses génériques qui se calculent (l’impact sur les forêts, la quantité d’eau utilisée jetables vs lavables (à peu près), l’argent qu’on gagne à ne plus acheter de jetable..) mais à part faire une analyse de cycle de vie de notre produit (analyse qui coûte minimum 30k$ et qu’on rêve un jour de se payer), on ne peut pas comparer la production et la fin de vie de nos articles à nous VS les articles jetables.
J’avais fait deux articles sur le sujet d’ailleurs :
L'empreinte de nos mouchoirs
Plus ou moins écolo le lavable?
2. LIRE LA MISSION, LES VALEURS, LE MANIFESTE
Il y a la mission qui doit être conséquente avec les valeurs de l’entreprise et de ses dirigeants.
Si une entreprise se dit écoresponsable, j’espère que les personnes qui sont derrière le sont aussi.
En d’autres mots, est-ce que l’équipe de direction de la compagnie fait des gestes pour l’environnement au quotidien dans sa vie personnelle? Ou elle fait juste se conformer aux règles pour la compagnie parce qu’elle est obligée de le faire (il faut bien paraître) . Est-ce que l’entreprise est vraiment impliquée, jase d’environnement, éduque ses clients? Ou elle veut juste profiter de la vague et donc elle parle de ses produits en lui mettant des mots écolos dessus?
Tsé, si t’es le PDG d’une compagnie qui vend du détergent à lessive écologique, vert, naturel et j’en passe et que le but est de faire ben du cash pour t’acheter une grosse maison, faire 300 voyages en jet privé par année, pis rouler en Hummer... J’pense que tu viens un peu d’annuler tout ce que tu prônes.
Comme je le disais plus haut, l’équipe de Bateau bateau est composée de femmes qui tendent vers un mode de vie écolo et qui aiment jaser de solutions, pour le fun.
On est préoccupées (un peu comme tout le monde) par ce qui se passe et ça tombe bien, on a pensé à une solution l’fun pour aider les gens à faire leur part - dès qu’ils seront rendus là! Chacun son rythme.
On comprend les enjeux de la crise climatique, on s’informe et on veut informer. C’est important pour nous d’être au courant de ce qui se passe, de suivre les nouvelles sur l’urgence climatique actuelle, de ce que les gens vivent et ressentent par rapport à tout ça. Pis on aime ça partager l’info et en parler dans nos comms.
EN CONCLUSION
Pour en revenir au titre de l’article, je continue de penser que ça n’existe pas des produits zéro déchet.
D’ailleurs, j’en avais fait un article ici : L'utilisation du terme zéro déchet
Oui, l’humain peut tendre vers un mode de vie zéro déchet, minimaliste, plus écolo.
Le produit, lui, est un OUTIL pour nous aider dans cette voie. Le qualifier de zéro déchet est trompeur, parce qu’on a forcément créé des déchets à le produire.
J’aime mieux dire qu’un produit est écoresponsable (qui, pour moi, signifie : fabriqué en respectant l’environnement). Ça sonne plus juste.
Il reste que peu importe les mots, on a toujours l'impression que les entreprises veulent profiter de la situation actuelle et ça ne devient pas si facile de déceler les nuances de l’écoblanchiment! Il faut creuser un peu plus loin que les mots et connaître les vraies valeurs de l'entreprise.