Notre planète a ses limites : L'alerte de la science
C'est le film Netflix à voir à propos de la crise climatique. En fait, dans la catégorie « Documentaire à voir absolument », il se classe dans le top 1.
C’est une recommandation de Claire dans notre groupe Facebook Tous dans le même bateau. Je l’ai regardé 30 minutes après qu’elle l'ait publié en commentaire.
Le film date de 2021, mais j’aurais pu dire qu’il vient de sortir tellement il est toujours d’actualité. Bref, si vous ne l’avez pas vu, c’est LE film à voir en 2022. Et si vous lisez ceci en 2023, c’est LE film à voir en 2023.
UN FILM SUR L'URGENCE CLIMATIQUE
Si vous êtes au courant des multiples enjeux de la crise environnementale actuelle, que vous êtes au fait du GIEC, que vous suivez les nouvelles sur l’urgence climatique, que vous connaissez bien les limites planétaires, le film sera un beau résumé de tout ce que vous connaissez déjà, avec quelques notions en prime et les ultimes solutions qu’on veut tous et toutes connaître pour vraiment avoir un impact sur notre futur collectif.
Si jamais vous ne saviez pas qu’on est en pleine crise climatique, c’est le parfait film pour l’apprendre! En gros, on y parle des limites planétaires et essentiellement, c’est vraiment un super sommaire sur ce qui se passe sur la planète actuellement.
Pour résumer le film en 1-2 phrases : Ça va pas bien (mais vraiment pas bien) pour la stabilité climatique de notre planète. Mais bon, les scientifiques ont quand même espoir qu’on peut s’en sortir... ou enfin, il existe des solutions.
EN SAVOIR PLUS SUR LES LIMITES PLANÉTAIRES
La planète n’a pas toujours été dans une époque géologique le fun. Pendant des millions d’années la Terre a connu des ères glacières et ça fait juste 12 000 ans qu’on est dans l’holocène; une période qui nous apporte des saisons prévisibles, un climat stable, de la nourriture, de l’eau potable et de l’air pur.
Par contre, l’homme dérègle de plus en plus cet équilibre fragile. Les scientifiques parlent de la fin de l’holocène et du début de l'anthropocène, car l’eau devient précaire, les cultures ont de la misère et 9 personnes sur 10 respire de l’air pollué.
Johan Rockström, un scientifique suédois, a cherché à comprendre quels systèmes régulent l’état de la planète, qu’est-ce qui maintient sa stabilité?
Avec une vingtaine d’autres chercheurs, Johan a défini 9 limites planétaires.
Il s’agit de seuils qu’il ne faut surtout pas dépasser parce que ça pourrait mettre en péril la survie de notre espèce.
Pis on est en train d’en dépasser au moins 4 sur 9.
LES CONSÉQUENCES DES CHANGEMENTS CLIMATIQUES
Depuis la révolution industrielle, on a atteint 350 parties par million de CO2 dans l’atmosphère terrestre. La limite planétaire du climat est à 350ppm. On est déjà dans le rouge depuis longtemps. En fait, en ce moment, on est rendus à une concentration atmosphérique de CO2 de 416ppm. On est au milieu de la zone de danger.
On le ressent déjà par des sécheresses, des canicules, des feux plus fréquents et par la fonte des glaciers.
La zone à “haut risque” est à 450ppm. On est à 416…
C’est pour ça qu’on parle BEAUCOUP de changement climatique dans les médias. Parce que c’est extrêmement urgent. On parle souvent aussi du 1,5° à ne pas dépasser. On est à 1,1°…
Pour arriver à ne pas dépasser le seuil ultime, il faudrait vivre sans combustible fossile dans 30 ans. Bonne chance à tous!
LES BIOMES ET LA BIODIVERSITÉ MENACÉS
La déforestation impacte en elle-même plusieurs limites. Les chercheurs ont calculé qu’une perte de 25% des forêts du globe risque de déclencher des catastrophes en série.
Ben on a rasé plus de 40% des forêts.
Couper des arbres a un impact sur les écosystèmes, mais aussi sur la libération dans l’atmosphère de tout le carbone que l’arbre avait gentiment accumulé, augmentant de ce fait le CO2 dans l’air (ce qui fait monter les ppm).
C’est une roue qui tourne, car l’augmentation du CO2 fait s’assécher les zones tropicales, qui deviennent des savanes. Les arbres meurent et relâchent, encore une fois, du CO2 dans l’air.
On traverse aussi une crise de la biodiversité sans précédent. On est complètement dans le rouge. On a vu disparaître tellement d’espèces et on a détruit tellement d’écosystèmes. Les insectes sont en grand danger, les espèces sauvages sont en déclin, les mammifères sauvages ne représentent plus que 4% de la biomasse.
C’est pas juste l’humain qui est en danger, mais tout le vivant aussi.
VIVRE AVEC DE NOUVELLES NORMES
« Je suis en colère. Je ne suis pas découragé, je suis en colère. La science est claire, ça fait 30 ans qu’elle nous avertit et nous n’allons toujours pas dans la bonne direction. » - Johan Rockström
On parle de conséquences graves, de point de bascule, de point de non retour.
Un moment donné, on ne pourra plus dire « ok, là on va s'en occuper ». On va plutôt dire « Oh, oups! » parce qu'il sera trop tard.
Personne ne s’imagine que les conséquences peuvent arriver vite et pourtant, c'est ce qu'on constate dès à présent. La fonte des glaces, la savanisation de l'Amazonie ou encore les immenses feux de forêt et le blanchiment des coraux en Australie sont toutes de nouvelles normes.
La science dit même qu’il n’y aura plus de normes.
LES SOLUTIONS FACE À LA CRISE CLIMATIQUE
Les limites planétaires sont connues. C’est possible de changer de direction au lieu de continuer d’avancer dans le rouge.
« On ne peut plus d’un côté privilégier la croissance économique et de l’autre mettre en place des mesures pour réduire la pollution. Il faut mettre la planète au cœur de tout ce que nous entreprenons. »
La solution est assez simple :
Il faut à tout prix réduire nos émissions de CO2.
Si on continue d’émettre 40 giga tonnes chaque année. On en a pour 7 ans. On ne peut pas se passer du carbone du jour au lendemain, alors imaginez Arruda qui dit qu’il faut aplanir la courbe! C’est exactement ça.
En réduisant les émissions de 6 à 7% par an, on peut encore utiliser les combustibles de façon modérée le temps qu’on opère des changements radicaux.
Bon, comment on fait ça, nous autres, dans notre petite vie d’humain?
On peut décider de réduire de moitié nos émissions tous les 10 ans.
En 30 ans, on n’aura plus d’empreinte carbone. Comment on connaît notre empreinte? On peut utiliser cet outil : https://www.footprintcalculator.org/
D'ailleurs, j'avais fait l'analyse de cet outil dans un autre article de blogue pour voir ce qui pouvait faire pencher la balance et réduire notre empreinte et il y a des trucs qui recoupent ce qui est apporté dans le film!
3 CHANGEMENTS À ADOPTER POUR RÉDUIRE LES ÉMISSIONS DE CARBONE
- On plante des arbres.
Les arbres permettent de capturer du CO2, de filtrer les sols.
Vous ne savez pas où/comment planter un arbre?
Allez visiter ce site : https://carboneboreal.uqac.ca/compenser/
Ou un truc gratuit et super simple : utilisez ECOSIA comme moteur de recherche par défaut.
Et faites en sorte qu’on ne coupe plus les arbres! Bateau bateau est là pour ça justement.
- On coupe notre consommation de viande.
On en parle de plus en plus, les élevages sont problématiques à tellement de niveaux. C'est peut-être abstrait, mais notre consommation de viande a un réel impact sur les limites planétaires.
On peut réduire, mais il faut réduire drastiquement. J'appelle ça un régime écolotarien ou l'écolotarisme. J'en parlais ici et je vous donne quelques trucs pour cheminer vers une alimentation plus écoresponsable.
- On réduit/réutilise nos déchets.
Il faut que nos ressources soient renouvelées et non détruites.
Regardez votre poubelle. Que voyez-vous?
Si ce sont des déchets alimentaires, compostez!
Si ce sont des déchets recyclables, recyclez!
Si ce sont des emballages alimentaires, on le sait que c’est un fléau, mais vous avez un pouvoir d’achat sur ceux-ci. Vous pouvez décider ici et maintenant de ne plus les acheter parce que c’est sur-emballé. Vous pouvez aussi contacter la compagnie pour leur mentionner.
EN CONCLUSION
Il est de notre intérêt à tous de rester sous le seuil des limites planétaires. Pour notre planète, mais aussi pour notre santé : l’air sera plus sain, l’espérance de vie sera meilleure, nos enfants seront moins malades.
Les choix qu’on fait maintenant (pas dans un siècle, mais bien dans les prochaines décennies), sont décisifs pour l’avenir de l’humanité.
On a le choix de faire des changements dès maintenant à notre mode de vie au lieu de vivre des conséquences irréversibles. Parce qu’à un certain moment, on ne pourra plus revenir en arrière. Il sera trop tard.