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Comment accepter les changements radicaux?

Comment accepter les changements radicaux?

On a besoin de faire un virage radical pour lutter contre les changements climatiques.
Mais est-ce qu’on est prêt(e)s à le faire?


Je vous recommande la lecture du livre 

Lettre aux écolos impatients et à ceux qui trouvent qu'ils exagèrent, par Hugo Séguin

C’est un essai sur la radicalité. Cet article de blogue est inspiré de cet ouvrage, vous y trouverez d’ailleurs quelques passages.

Vous pouvez le louer sur prêtnumérique.ca via la BANQ
Ou via les bibliothèques de Montréal

« Pour avoir des résultats qu’on n’a jamais eus, il faut faire des choses qu’on n’a jamais faites » 

- Jean-Marc Léger

QU'EST-CE QUE LA RADICALITÉ?

La radicalité, c’est de chercher à comprendre les causes profondes d’un problème, de trouver des solutions efficaces et de mettre en œuvre les changements nécessaires pour les résoudre. 

La radicalité peut être opposée au conservatisme, qui est une attitude qui favorise le maintien du statu quo. Les conservateurs ont tendance à voir le changement comme une menace et à privilégier la stabilité et la tradition. Les radicaux, en revanche, voient le changement comme une nécessité et un outil pour améliorer la société.

Radicalité = extrémisme?

Non! On ne doit pas les confondre : la radicalité n’est pas violente, elle est en recherche de solutions. Les manifestations agressives, le terrorisme, le désordre public sont plutôt des gestes extrémistes, peu importe si les gens derrière sont radicaux ou non.

Dans l’essai, on peut lire dans la définition de la radicalité que…

« Être radical, c’est aussi chercher à aller au-delà des solutions temporaires, à la pièce et dont l’objectif ne serait que d’améliorer « à la marge » une situation problématique. »

En étant radical, on vise donc une transformation majeure et non pas juste en surface de la société.

Dans cette optique, conduire des voitures électriques n’est pas une idée très radicale.

Fermer le centre-ville de Montréal, l’avenue Mont-Royal et la rue Saint-Denis aux voitures pour laisser la place aux piétons et aux cyclistes est plus radical.

Interdire l’auto-solo aussi.

Ou encore, imposer une taxe à l’achat d’un VUS ou d’une voiture à essence.

IL FAUT OSER LA RADICALITÉ!
LES PETITS PAS DE SONT PLUS SUFFISANTS

« Je me surprends tous les jours à me résigner, tous les jours à m’accommoder des petits pas, alors que la situation [exige] qu’on change d’échelle, qu’on change de paradigme » 

- Nicolas Hulot

On dirait que les gens rêvent de statu quo. La majorité de la population n'est clairement pas dans la voie de la radicalité! On l’a vu le 3 octobre dernier, les gens veulent juste « continuer » et ne rien changer. Pourquoi?

« Nous sommes conservateurs devant la nouveauté, et ce réflexe nuit à l’adoption rapide des idées nouvelles dont nous avons besoin pour relever les défis qui sont les nôtres. S’il apparaît indispensable aujourd’hui de faire place à de telles idées, encore faudrait-il définir de quoi on parle au juste. Les appels fusent en faveur de radicalités, mais on serait bien en peine d’imaginer en quoi celles-ci consistent. »

Au niveau environnemental par exemple, on commence enfin à reconnaître les problèmes et à les diffuser massivement. Les GES, la destruction de la nature... On connaît les problèmes, mais il nous manque de grandes idéologies alternatives et de grandes solutions de fond. On se sent pris dans un système, incapable de bouger (pas envie de bouger non plus on dirait).

> D’un côté, les radicaux ne sont pas capables de proposer ou de mettre en place des plans d’action pour transformer la société. Ils n’ont pas de grandes idées révolutionnaires, ont peur de les proposer et/ou ne savent pas comment les réaliser.

> De l’autre côté, certain(e)s proposent des projets de société (ex. des partis de gauche comme Québec Solidaire ou le NPD), mais ça ne fait pas l’unanimité.

Alors on en est là. 

Bloqués dans le statu quo, parce que d’une part, les gouvernements ne sont pas assez radicaux et d’une autre part, la population s’en fout un peu.

« On assiste à un spectacle montrant notre échec global avec une indifférence étonnante...»

En attendant, sans nécessairement avoir la prétention de pouvoir changer le monde, une multitude de solutions émergent à petite échelle et des entreprises s'efforcent de les mettre en place. Certaines idées sont même meilleures, plus confortables, plus efficace que ce qu'on connaît actuellement. Mais alors pourquoi les gens n’adoptent-ils pas les solutions qui fonctionnent mieux (et qui sont meilleures pour la planète) que celles auxquelles ils sont habitués? 

Ils y arrivent éventuellement, mais ça prend du temps.

DE LA RADICALITÉ À LA NORMALITÉ

Il y a une foule d’idées qui étaient radicales à l’époque et qui sont devenues une normalité aujourd’hui : sortir l’église de l’État, le vote des femmes, les congés sociaux, le mariage gai…

Ça peut être au niveau des innovations aussi, comme le courant alternatif, le téléphone, la voiture, l’avion.

Toutes ces innovations étaient mal perçues au départ. Personne n'y croyait. Tsé le « Voyons donc, ça a pas de bon sens » ou le « T’es-tu fou, ça marchera jamais! ». Et pourtant, ça avait du sens et ça a très bien fonctionné.

Ces appréhensions existent encore aujourd'hui et on passe encore par ces étapes :

On rit des innovations, on les rejette et finalement, on les adopte et elles deviennent évidentes et naturelles.

Et comment peut-on réussir à arriver dans l'étape cruciale où on finit par accepter et essayer une nouvelle idée?

1- On s’informe

2- On réalise ses avantages

3- On décide de l’adopter

4- L’idée est mise en œuvre

5- On voit si ça a été bénéfique et on voit si on la maintient ou on l’abandonne

C'est quand même assez simple! Ça prend juste un peu de patience. C’est pour ça qu'on est patientes chez Bateau bateau avec les gens quand on leur parle de papier de toilette lavable et de mouchoirs réutilisables!

« Les gens sont pas prêts pour ça »

Quelqu’un qui dit ça a tellement tort! (Me semble qu'on me l'a dit en plus sur le plateau de Dans l'œil du dragon)

Que ce soit pour n'importe quelle nouvelle idée! C'est d'une généralité..! En fait, c'est de rabaisser l'humanité et de les laisser pourrir dans l'inaction.

OK, certaines personnes ne sont pas prêtes tout de suite pour ça (peu importe le « ça »), mais elles peuvent changer d’idée avec le temps (et dans certains cas, vont devoir changer d'idée avec le temps).

Puis, une idée qui te rebute TOI, ne veut pas dire qu’elle rebute tout le monde. Si on s'arrête au fait que TOI t'es pas prêt(e) pour ça, on n'ira pas loin!

LES MOUCHOIRS LAVABLES, J'SUIS PAS RENDU(E) LÀ

On sait que ça va prendre des années pour que ça devienne une normalité, mais on sait qu’on va réussir. Les gens finissent tôt ou tard par reconnaître qu’on a raison de dire que c’est mieux et que ça a sa place dans notre quotidien. Bref, on plante des graines et ça nous fait plaisir de le faire, parce qu'un jour, les gens arriveront à l'étape où ils accepterons l'idée qui aura germé.

« Pour lutter contre les changements climatiques, réduire les inégalités et sauver ce qui peut l’être de la biodiversité, il nous faudra trouver des moyens d’accueillir et d’accepter – le plus rapidement possible – des idées nouvelles qui nous apparaissent radicales aujourd’hui mais qui feront partie de notre nouvelle normalité demain. »

DU PAPIER DE TOILETTE LAVABLE POUR SAUVER LE MONDE?

Bon, faire le switch dans sa maison pour du lavable, c’est pas une idée suuuuper radicale. On renversera pas le système capitaliste avec ça! Mais reste que le fait d’accepter des petites gestes avant-gardistes, ça permet de devenir conciliant avec les idées nouvelles, qui étaient peut-être pour nous radicales au départ.

Ça habitue notre cerveau au changement; à se dire que c’est pas si pire que ça d'adopter de nouvelles habitudes! On se met ensuite prêt(e)s pour la prochaine étape.

Imaginez si François Legault utilisait du papier de toilette lavable dans sa vie! Il serait probablement un peu plus ouvert et sensibles aux solutions écoresponsables plutôt que de militer pour un 3e lien?

On a besoin de ça en tant que peuple. On a besoin d'apprendre à faire une foule de petits gestes « radicaux » pour apprendre la résilience. Car quand viendra le temps de laisser tomber les énergies fossiles pour vrai... d'arrêter de surconsommer de la crap... de couper la viande... Bref, quand les grands virages radicaux seront mis sur la table et qu'on sera forcés à les adopter, ben on aura besoin que notre cerveau comprenne et on aura besoin d'être rendus là. 

Alors commençons dès aujourd'hui!

EN CONCLUSION

« On ne se rend pas compte que nous déterminons nous-mêmes en grande partie, comme simples individus, le destin d’une foule d’innovations qui se présentent à nous. Les idées neuves, innovantes et radicales doivent prendre ancrage dans nos têtes et dans nos pratiques avant de se diffuser dans la société et d’être transposées dans les lois et les politiques publiques. »

Que ce soit pour simplement adopter les doux produits Bateau bateau ou pour être prêt(e)s à embarquer dans de grands changements de fonds, il faut des gens pour porter ces idées! Et ça, c’est VOUS.

Les solutions nouvelles se diffusent par imitation. Plus les personnes, organisations et entreprises les adoptent, plus elles sont adoptées rapidement par la population par la suite.

« Si nous leur réservons, individuellement ou collectivement, un accueil froid, indifférent, ou encore que nous nous y opposons fortement dès le départ, alors leur diffusion sera ralentie. Si, au contraire, nous faisons preuve d’ouverture et que nous nous donnons la peine de les analyser et de les tester – dans nos têtes comme dans la pratique –, alors les chances que les innovations les plus méritoires se diffusent plus rapidement dans l’ensemble de la société augmentent. » 

ET VOUS?

Si les solutions existent, êtes-vous généralement en mesure de rompre radicalement avec vos habitudes et contrer vos décisions impulsives et automatiques?

5 petits trucs : 

Prendre du recul
Ralentir le flot de nos pensées
Prendre le temps de nous informer
Prendre le temps de réfléchir
Rester ouvert(e) à la nouveauté!

 

Photo de couverture par Anthony Tori sur Unsplash

Par M.eve

J'aime me questionner, m'informer, réfléchir et écrire!

C'est par le biais de ce blogue que je prends le temps de vous parler en toute transparence de mon entreprise ou que je vous partage ce que j'apprends ou ce que j'ai constaté par rapport aux sujets environnementaux qui nous concernent tous et toutes.

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